L’histoire du cyclisme féminin, c’est aussi une histoire d’émancipation qu’il est important de rappeler et de raconter. C’est bientôt la journée des droits des femmes, et en cet honneur, il était important de revoir l’histoire de l’indépendance féminine allouée grâce au vélo.
Les femmes et le vélo c’est une histoire d’amour qui dure depuis longtemps ! Le vélo a permis d’affranchir les femmes de certains codes et d’être plus libre malgré une évolution lente.
C’est en 1817 que le premier vélo fut inventé. Communément appeler en France “la draisienne”, c’est en 1818, que le vélo se fait brevetée sous le nom de “vélocipède” car son but premier était de “faire marcher une personne avec une grande vitesse”. On s’asseyait alors à califourchon et l’on avançait en donnant des impulsions avec les pieds.
Très coûteux à l’époque, ce sont principalement les hommes aisés qui avaient accès à ce privilège.
Les hommes ne voyaient pas d’un bon œil que les femmes pratiquent le vélo. De ce fait, la nouvelle liberté offerte aux femmes par le vélo ne se passe pas sans heurts. Énormément critiquée par l’opinion publique car n’étant pas élégante, jugée comme dangereuse pour la fertilité mais encore immorale, la bicyclette est surtout crainte car elle éloignerait les femmes de leur devoir conjugal. Celle-ci est accusée de nombreux maux (plus loufoque les uns que les autres).
Plusieurs médecins se penchent alors sur toutes les suppositions mais cela n’empêchera pas les femmes d’utiliser ce moyen de transport. Les recherches scientifiques à ce sujet finiront par être abandonnées.
Si l’histoire du vélo débute en 1817, il faudra attendre les années 1890 pour que les femmes se l’approprient véritablement.
Difficile à enfourcher en robe, les femmes n’ont pas le loisir d’essayer le vélo. Il faudra attendre les premiers modèles en “col de cygne” pour que les femmes et seulement les plus aisées, commencent à faire du vélo.
Dès les années 1880, la bicyclette moderne se démocratise et est rendue accessible à toutes les classes sociales, son usage se répand donc très rapidement, et les femmes sont de plus en plus nombreuses à l’utiliser. Pour s’adapter aux femmes cyclistes, les fabricants de vélos développent des modèles avec cadre bas.
Le vélo permet de se déplacer librement, sans dépendre des hommes, et sur des distances inaccessibles auparavant. Les femmes ont alors gagné le droit de se déplacer où et avec qui elles le souhaitent.
“Elle a fait plus pour l’émancipation de la femme que n’importe quelle chose au monde. Je persiste et je me réjouis chaque fois que je vois une femme à vélo. Cela procure un sentiment de liberté et d’autonomie à une femme. - Susan B. Anthony”
Le droit de vote des femmes a reconnu leur capacité mentale, mais le droit de pédaler librement a donné aux femmes une liberté bien plus palpable, utilisée au quotidien.
La bicyclette a permis de déclencher un engrenage pour un changement incontournable pour des millions de femmes à travers le monde. De nouveaux horizons se sont ouverts à elles, elles qui pendant bien longtemps se trouvaient confinées au foyer. La bicyclette a été un important outil de libération pour les femmes. L’émancipation des femmes et la progression vers plus d’égalité des genres sont passées aussi par le vélo. Grâce à des femmes qui ont marqué l’histoire et ont osé revendiquer le droit de porter des pantalons et ont décidé de pédaler malgré les préjugés.
La pratique du vélo a accéléré la liberté vestimentaire et donc le droit des femmes à porter des pantalons. L’usage du vélo est en avance sur les lois. À l’époque, les femmes pédalaient encore serrées dans des corsets et robes longues. Le vélo fait alors évoluer les codes vestimentaires : les jupons disparaissent, les jupes se raccourcissent et un pantalon féminin est créé en Amérique sous le nom de Bloomer. C’est au XIXe siècle que la militante féministe et suffragette Amélia Bloomer affrontera les moqueries pour encourager le port d’une tenue révolutionnaire : “le bloomer”. Il s’agit d’une culotte bouffante, offrant une plus grande liberté de mouvement que les jupes et jupons de l’époque. Si l’on s’en servait déjà dans le milieu équestre, le vélo a également participé à démocratiser ce vêtement, novateur à l’époque pour les femmes.
Ce changement est si profond qu’il va être enregistré par la loi : deux circulaires, en 1892 et en 1909, autorisant le port féminin du pantalon, et ce, seulement si “la femme tient par la main un guidon de bicyclette”.
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Née au début du XIXe siècle, Susan est célèbre militante pour les droits des femmes et a joué un rôle important dans l’adoption du droit de vote des femmes aux États-Unis. Une femme de caractère qui a appris à lire et à écrire seule à l’âge de trois ans. Elle a affirmé : “La bicyclette a fait plus pour l’émancipation des femmes que n’importe quelle autre chose au monde”.
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Aussi connue sous le nom de Marie Amélie Le Gall, Mademoiselle Lisette ou encore Lisette Marton, Lisette de Quintin est considérée comme la championne du monde du cyclisme féminin. Elle s’était inspirée de Miss Pédalett qui s’était lancée dans un championnat de course sur piste masculin en 1985. Le 26 août, Lisette de Quintin finit huitième, à onze minutes du vainqueur d’une course masculine de cent kilomètres. Elle est sacrée championne de France. La Française a mis un terme à l’image que la pratique amateur ne privilégiait que les femmes issues de milieux favorisés. Elle deviendra admirée du public qui s’amassera sur les routes à chacun de ses coups de pédale.
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Jeannie Longo est une championne du cyclisme, à une époque où les remarques sexistes pleuvaient et que les financements manquaient. Dans les années 1978, elle remporte 13 titres de championne du monde, une victoire olympique et une médaille d’argent sur route aux Jeux olympiques. Si Jeannie Longo a marqué l’histoire du cyclisme féminin de par ses exploits sportifs, elle est surtout un modèle de femme affranchie de tous les codes sexistes et machistes. Restée discrète pendant de longues années, Jeannie Longo était l’invitée d’honneur pour le départ du Tour de France Femmes qui s’est élancé dimanche 24 juillet 2022.
On considère encore souvent que les vélos à cadre bas sont des vélos “pour femmes” car ils sont plus faciles à enjamber que les vélos à cadres “droit” ou haut. Il s’agit bien évidemment d’une ineptie. Les vélos à cadre haut sont tout autant adaptés pour les femmes que pour les hommes. C’est davantage une affaire d’usage. Les vélos en libre-service et les vélos de ville ont généralement un cadre bas car ils sont plus adaptés pour une utilisation quotidienne en ville.
Actuellement, en Europe et dans les pays développés, le cyclisme est devenu un moyen de transport indispensable pour les femmes. En deux siècles, le vélo a connu de nombreuses améliorations qui ont nettement contribué à l’émancipation de la femme.
Malheureusement, un siècle plus tard certaines problématiques restent toujours présentes. Les débats sur le vêtement sportif féminin ne se sont pas arrêtés. On peut par exemple citer la polémique autour de la combinaison noire de Serena Williams lors du dernier Roland-Garros, jugée trop excentrique, qui a entraîné la mise en place d’un “code vestimentaire” pour les prochains Internationaux de France.
De plus, aujourd’hui encore, dans certaines régions, le vélo demeure interdit aux femmes et la représentation de la femme dans le milieu cycliste reste encore très faible.
En France, la part des femmes roulant à vélo augmente progressivement, mais la parité est encore loin d’être atteinte.
Peut-on espérer une parité parfaite sur nos bicyclettes prochainement ? On l’espère !
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